8e de finale de la Coupe de Trône
Dans notre compte rendu du match FAR-IZK (1-1), nous avions soulevé la remarque suivante : « cela fait longtemps que le public militaire n'a vociféré contre les siens, comme il l'a fait ce jour ». Dimanche dernier, il a fait de même. Et pour cause, les coéquipiers d'Ouchla ont perdu beaucoup de leurs qualités. Contre l'ASS, ils ont encore péché, développant un jeu stérile, débridé, que certains pourraient faire endosser à la précarité de la pelouse du stade municipal de Kénitra.
Ce ne serait qu'une demi-vérité sachant que le WAC a battu ce même adversaire sur cette même pelouse il y a trois semaines. La question est à poser donc au nouvel entraîneur, Henri Stambouli, qui semblait trop décontracté, sifflotant sur son banc. Le char a beaucoup perdu de sa carburation depuis le départ de Fakhir, ce qui a coûté aux FAR la perte de la course vers le titre à laquelle vient s'ajouter aujourd'hui celle pour la Coupe.
Il ne leur reste plus que la champion's league pour sauver une saison où ils pouvait faire mieux que de jouer le trouble-fête. Stambouli aura intérêt à ne pas griller la seule carte qui lui reste entre les doigts, offerte par Fakhir, au risque d'attirer davantage la foudre d'un public qui hait autant qu'il aime. Il faut rappeler que les militaires ont cravaché dur contre les Rwandais de l'APR pour arracher leur billet aux huitièmes de finale de la ligue des champions.
En tout cas, le coach Aziz Khyati a donné une belle leçon de réalisme, en tirant la quintessence maximale d'une équipe slaouie rongée par des problèmes de tous genres, à commencer par la transhumance imposée par la destruction de leur stade à laquelle faudrait-il ajouter les difficultés de trésorerie qui sapent le moral du collectif.
Les Slaouis ont toujours su compenser ce calvaire par l'amour du maillot. Ils l'ont prouvé encore une fois de plus face aux FAR qui eurent d'entrée de jeu beaucoup de difficulté à dompter des corsaires super motivés. Le jeu demeurait concentré au milieu du terrain jusqu'à sombrer dans la monotonie. Il n'y avait que les télescopages pour réveiller le public. La corrida augmentait en intensité et les cartons fusaient. Pas la moindre occasion réelle de but durant ce première half médiocre.
La seconde manche sera plus animée mais sans impact sur la qualité du jeu. Les Slaouis sont plus offensifs. Avec un minimum de lucidité, leur meneur de jeu, Qabli, aurait converti la passe judicieuse de Saidi (70e). C'était la première opportunité franche de la partie. Les FAR rétorquèrent par Allaoui qui a pris la place de Ouaddouch (72e). Quant à Bahri, il fut tout simplement malchanceux face au gardien Rmili (75e).
Et comme ce n'était pas suffisant, les militaires vont perdre Jaâfari, expulsé pour cumul de cartons (76e). Les Slaouis ne parviendront jamais à exploiter leur supériorité numérique, en tout cas pas durant le temps réglementaire. A une minute du coup de sifflet final, le fer de lance slaoui, Moussafi, eut le but au bout du pied mais tira maladroitement loin de la cage désertée par Jermouni.
Les deux équipes devaient recourir aux prolongations pour se départager. La fatigue commençait à peser dans les jambes des militaires, qui perdaient de l'altitude jusqu'à concéder le penalty.
Qabli le transforme avec succès (115e). Quatre minutes plus tard, le même joueur est chargé de botter un second penalty. Il mit KO debout des militaires qui ne réalisaient pas ce qui leur arrivait.
Sur les gradins, la déception est à son paroxysme. Ce sera de même dans les vestiaires après le coup de sifflet final. Souhaitons que nos représentants oublient ces mésaventures pour se concentrer sur le match contre Sfax, samedi prochain en Tunisie, au titre des huitièmes de finale de la Ligue des Champions.
lematin.ma
