Gerrard : "J'ai retenu la leçon"(FIFA.com) Lundi 22 février 2010
Pour
beaucoup, Steven Gerrard est l'un des plus brillants représentants de la
fameuse "génération dorée" du football anglais. Ce groupe de joueurs,
qui comprend notamment Frank Lampard, John Terry et David Beckham, est
souvent présenté par les médias et les supporters comme le meilleur
atout de l'équipe d'Angleterre, qui court toujours après une victoire en
Coupe du Monde de la FIFA depuis 1966.
A 29
ans, le milieu de terrain de Liverpool a déjà tout gagné ou presque : la
FA Cup, la Ligue des champions de l'UEFA, la Coupe de la Ligue et la
Coupe de l'UEFA. Les supporters des
Reds lui vouent un
véritable culte et lui ont même trouvé un surnom à la hauteur de son
immense talent,
Captain Fantastic.
Pourtant,
force est de constater que Gerrard n'a pas connu la même réussite au
niveau international jusqu'à présent. Mais l'Angleterre a brillé dans
les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010, alignant neuf
victoires en dix matches et les hommes de Fabio Capello sont bien
décidés à justifier enfin leur statut de favori.
Pour
FIFA.com, Steven Gerrard revient sur
l'édition 2006 en Allemagne, la pression qui accompagne les séances de
tirs au but et les prochains adversaires de l'Angleterre en Afrique du
Sud.
Steven Gerrard,
vous avez manqué un penalty lors de la défaite de l'Angleterre contre
le Portugal en quart de finale d'Allemagne 2006. Qu'avez-vous retenu de
cette expérience ?
Après avoir connu cet échec, je pense que
je serai davantage maître de moi-même la prochaine fois. En tout cas,
je prendrai davantage mon temps. Je vais travailler un peu plus à
l'entraînement, afin d'être prêt à affronter n'importe quelle situation.
Tout s'est passé très vite en 2006 mais, en y repensant, je me suis dit
que je n'aurais pas dû me presser.
Il va
beaucoup nous apporter. C'est un gagnant. Il possède une expérience
unique et son palmarès parle de lui-même. Il a transmis son état
d'esprit à l'équipe
Quand
Steven Gerrard parle de Fabio Capello
Qu'est-ce qui vous a traversé l'esprit au moment de vous
élancer ?
La pression est énorme mais cela fait partie du
métier. Nous devons apprendre à gérer la pression. Je n'ai pas été
capable de le faire en 2006 mais si la situation se présente à nouveau,
je ferai de mon mieux pour trouver une réponse adaptée. C'est très
compliqué… Cela n'a rien à voir avec l'entraînement car les enjeux sont
énormes. J'ai pensé à tous les supporters qui regardaient le match à la
télévision. J'étais fatigué, sous pression… C'est dans des moments comme
ceux-là que l'on commet des erreurs. C'est ce qui m'est arrivé en 2006.
Vous avez parlé de la fatigue. Dans
quelles conditions physiques et psychologiques aborde-t-on une
prolongation à ce niveau de compétition ?
On est épuisé. On
a tout donné auparavant et on a besoin de repos mais il faut rester
concentré. C'est très difficile car le jeu va très vite. Après 90
minutes, on est souvent exténué. On commet beaucoup d'erreurs en
prolongation. Le corps et l'esprit répondent de moins en moins aux
sollicitations. En général, le tempo baisse considérablement et les
fautes techniques se multiplient. Les deux équipes cherchent souvent à
éviter la défaite et la tension monte d'un cran sur le terrain.
Quel a été le plus beau moment de votre
parcours en compétition préliminaire pour la Coupe du Monde de la FIFA
2010 ? Il est difficile de choisir un match en particulier,
car nous avons été très réguliers tout au long des qualifications.
Aujourd'hui, l'Angleterre est devenue une équipe très difficile à
battre. Nous avons réussi quelques matches très intéressants mais le
plus important est que nous continuions à travailler en vue de la Coupe
du Monde. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
D'après vous, comment Fabio Capello va-t-il
aborder cette Coupe du Monde de la FIFA ?Il va beaucoup
nous apporter. C'est un gagnant. Il possède une expérience unique et son
palmarès parle de lui-même. Il a transmis son état d'esprit à l'équipe.
Avec un peu de chance, cela nous mettra dans les meilleures
dispositions pour ce tournoi.
L'Algérie,
la Slovénie et les Etats-Unis rêvent d'accrocher l'Angleterre à leur
tableau de chasse. Nous savons que nous aurons face à nous des joueurs
qui vont disputer le match de leur vie. Nous devrons être prêts
Confiant mais aussi méfiant...
Quelles sont vos responsabilités au sein
de l'équipe ? Qu'attend-on de vous exactement ?
Le
sélectionneur me laisse beaucoup de liberté sur le terrain. Il veut que
je m'exprime. Je débute sur la gauche mais je ne suis pas limité à un
poste fixe. Il veut que je me déplace partout sur le terrain, que je me
retrouve là où l'adversaire ne m'attend pas forcément.
Vous êtes capitaine de Liverpool mais
seulement vice-capitaine en sélection. Quelle est la différence ? Le
fait de ne pas porter le brassard vous retire un peu de pression ?
Non,
c'est exactement la même chose. Quand je joue avec l'Angleterre, même
si je ne suis pas capitaine, je ne change rien à mon approche. Je
cherche toujours à donner l'exemple. J'essaye toujours d'aider mes
coéquipiers en donnant le maximum. Porter le brassard est toujours un
privilège mais je ne change rien à ma façon de faire, même si je ne suis
pas capitaine.
Les supporters
anglais veulent vous voir gagner la Coupe du Monde de la FIFA.
Ressentez-vous le poids de leurs attentes ? Tous les
internationaux anglais vivent avec cette pression. Les fans et les
médias attendent beaucoup de leur équipe nationale. Nos performances
sont analysées au microscope. En tant que joueurs, nous devons gérer
cette pression au mieux.
Certains
observateurs estiment que vous avez hérité d'un groupe relativement
clément au premier tour d'Afrique du Sud 2010. Qu'en dites-vous ?
Nous
sommes satisfaits du tirage et nous avons confiance en nos moyens mais
nous ne sommes pas du genre à sous-estimer nos adversaires. Toutes les
équipes qui se sont qualifiées ont mérité d'être présentes à ce niveau.
L'Algérie, la Slovénie et les Etats-Unis rêvent d'accrocher l'Angleterre
à leur tableau de chasse. Nous savons que nous aurons face à nous des
joueurs qui vont disputer le match de leur vie. Nous devrons être prêts.
Mon joueur préféré reste Zinédine Zidane. Son jeu, ses
déplacements, son toucher de balle, ses passes… C'est un grand artiste.
On peut apprendre énormément de choses en l'observant
Outre Paul Gascoigne, Gerrard avoue un faible pour Zizou
Vous connaissez
bien certains joueurs américains pour les avoir croisés en Premier
League, comme Jozy Altidore par exemple, qui joue à Hull. Que
pensez-vous de lui et comment comptez-vous le neutraliser ?
C'est
un attaquant puissant. Il aime partir dans le dos de la défense et il
pose beaucoup de problèmes aux défenseurs en raison de sa taille et de
son gabarit. Si nous voulons le maîtriser, il faudra faire très
attention. L'Angleterre possède de très bons défenseurs mais nous
devrons le surveiller de près car il a les moyens de nous faire très
mal.
Lorsque vous étiez plus jeune,
de quels joueurs vous inspiriez vous ? Aujourd'hui, y a-t-il encore des
footballeurs que vous admiriez ? Mon
joueur préféré reste Zinédine Zidane. Son jeu, ses déplacements, son
toucher de balle, ses passes… C'est un grand artiste. On peut apprendre
énormément de choses en l'observant. Je pense aussi à
Gazza [Paul Gascoigne]. Dans l'ensemble, j'adore les joueurs talentueux et
Gascoigne est sans aucun doute l'un des plus doués de toute l'histoire
du football anglais. Ce sont deux joueurs exceptionnels.
Paul Gascoigne a disputé la Coupe du Monde
de la FIFA, Italie 1990 aux côtés de Gary Lineker. Ce dernier a
notamment remporté le Soulier d'Or adidas de Mexique 1986 avec six
réalisations à son actif. Que pensez-vous de ce joueur et de son style
de jeu ?
C'était un véritable buteur, obsédé par l'idée
de mettre le ballon au fond des filets. Il se trouvait souvent en bonne
position à proximité de la cage adverse et il inscrivait la plupart de
ses buts depuis l'intérieur de la surface de réparation. Pour moi, Gary
Lineker est une légende. J'ai grandi en le regardant jouer et j'ai adoré
le voir marquer but sur but entre 1986 et 1990. Je lui tire mon chapeau
car marquer reste le geste le plus difficile en football. C'était un
joueur d'instinct qui avait cette capacité à toujours se trouver au bon
endroit au bon moment.