La Fifa suspend la Grèce, accusée de mélanger football et politique
La Fédération internationale de football (Fifa) a provoqué un coup de tonnerre dans le football grec en suspendant la fédération nationale (HFF) qu'elle accuse de ne pas se conformer aux principes régissant la séparation des pouvoirs sportif et politique.
ipes grecques, dont l'équipe nationale championne d'Europe en titre ainsi que les clubs, sont suspendues de toute compétition internationale jusqu'à nouvel ordre.
Le secrétaire d'Etat aux Sports Georges Orphanos a répondu lundi soir en assurant que le gouvernement allait régler prochainement le problème comme il s'y était engagé le 29 mai lors d'une rencontre qu'il avait eu à Zurich avec Joseph Blatter, le président de la Fifa.
"La procédure pour ce règlement est en cours et sera accomplie après le vote d'un amendement au projet de loi sur la création, l'organisation et le fonctionnement des ligues professionnelles, dont la discussion doit débuter demain (mardi) au parlement", a-t-il souligné dans un communiqué de presse.
Le Comité d'urgence de la Fifa a indiqué avoir suspendu la Grèce parce qu'elle "ne se conformait pas aux principes établis par les statuts de la Fifa au sujet de l'indépendance des fédérations de football et de celle des processus de décisions des instances régissant le football dans chaque pays".
"En septembre 2005, le Comité exécutif de la FIFA avait accordé à la HFF le délai du 15 juillet 2006 pour obtenir du gouvernement grec qu'il amende la législation en matière de sport", explique la Fédération internationale. Or selon elle, la Grèce n'a fait aucun effort pour changer ses textes.
Pire, selon la Fifa, Athènes a élaboré un "projet de loi sur les ligues professionnelles", qui doit être discuté mardi au parlement, qui renforce un peu plus "l'ingérence du gouvernement dans les affaires du football".
Au terme de ce projet, par lequel le gouvernement vise à assainir le milieu du football, particulièrement endetté, l'Etat veut fixer un plafond sur les rémunérations des joueurs, disposant que "les rémunérations totales des joueurs de chaque club ne devraient pas dépasser 70% du budget" des sociétés.
Le projet de loi fixe aussi des limites concernant la durée de leurs contrats, qui ne doivent pas être de moins de cinq mois et de plus de cinq ans. De plus, les statuts et les règlements des clubs, ainsi que les amendements pour les modifier, n'entreraient en vigueur qu'après l'approbation et "la décision du ministère de la Culture", chargé aussi des Sports.
En outre, "la structure, la gestion financière et le fonctionnement des organes et des commissions de l'Association des sociétés anonymes des clubs (Epae)" seraient décidés après l'approbation du ministère. Enfin, le texte prévoit que l'Etat puisse avoir un droit de regard sur les dettes contractées par les équipes, via une commission spéciale.
Il y a une semaine, la fédération grecque avait dénoncé ce projet, accusant le secrétaire d'Etat aux Sports Georges Orphanos de vouloir "isoler le football grec et le mettre en dehors de la famille internationale du football". Selon une source proche du dossier, la décision de la Fifa - à la veille de la discussion de la loi - n'est pas "irréversible": si le ministre revient sur les dispositions controversées du projet de loi, la Fifa pourrait révoquer sa décision dans une prochaine réunion.
Mais, en attendant, la HFF et tous ses membres (clubs, joueurs, officiels) sont suspendus de tous les contrats internationaux, notamment de toute participation à des compétitions internationales de tout niveau - y compris les Coupes d'Europe de clubs -, de l'organisation de matches en Grèce ainsi que de la désignation d'officiels pour toute fonction internationale.
Un coup de massue pour le football grec, dont l'équipe nationale a remporté le Championnat d'Europe des nations au Portugal en 2004, mais qui ne s'est pas qualifiée pour la Coupe du monde qui se dispute actuellement en Allemagne.
AFP
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