Maldini revient sur sa dernière à San Siro
Paolo, pourquoi ont-ils gâché votre fête ?Je ne sais pas, vraiment, je ne sais pas. J’ai toujours eu un
comportement linéaire, en suivant mes idéaux et en respectant tout le
monde. Je n’ai jamais fréquenté le milieu des tifosi, mais pas par
snobisme : à cause du nom que je porte, j’ai toujours du démontrer
quelque chose. Et alors, j’ai voulu être jugé sur le terrain : certains
voient ça comme une forme de respect envers le club, d’autres prennent
ce comportement comme une impolitesse envers eux.
Qu’est ce qui vous a déçu ?Le silence du club, je n’ai pas aimé qu’il ne prenne pas position.
Il n’y a même pas eu un commentaire, que ce soit le président ou les
autres dirigeants. Je suis peut-être idéaliste, mais je crois qu’un
club comme le Milan doit se dissocier de certaines situations.
Vous avez de suite répondu aux tifosi avec des mots durs.Cela a été une réaction instinctive, et peut-être malvenue. Mais ça
a été sur le moment : j’étais un homme blessé. Je n’ai pas eu la
possibilité de penser : ça a été la réponse à une action prémédité
depuis des jours, des mois, peut-être des années. Je suis un homme avec
des sentiments et des faiblesses.
“Fier de ne pas être un des leurs”, vous confirmez ?Oui, bien sure. C’est indéniable que je suis milanista et que j’ai
tout donné pour le maillot rossonero. Malgré ceci, on m’a contesté
plusieurs fois. J’étais capitaine depuis 6 mois quand ils écrivirent
une banderole qui disait je n’étais pas digne du brassard et sur ma
maison avec du vernis “Moins d’Hollywood (discothèque milanaise), plus
d’engagement”. A moi ? Mais ce sont des choses qui m’ont fait grandir :
j’ai cultivé une liberté intellectuelle et d’expression à laquelle je
ne renoncerai jamais.
Chirsitian et Daniel, vos fils, vous ont posé des questions ?Non, mais Christian a compris et même Daniel, qui est malin, a
compris quelque chose. A la maison, les deux ont écouté les
commentaires que je faisais avec ma femme. Cette épisode a eu une
signification trop grande
Et a gâché votre fête.Qui été très belle, justement comme je l’avais rêvée. Soleil,
chaleur, match l’après midi comme à mes débuts, stade rempli famille et
70.000 personnes qui m’ont acclamé. Dommage pour ces 500 autres qui ont
voulu ruiner ma fête.
Vous rappelez vous des divergences dans le passé entre vous et les tifosi ?Il y a deux vrais épisodes. Le premier au retour d’Istanbul, où,
même en ayant perdu, nous avions joué une superbe finale, nettement
mieux que Liverpool. A l’aéroport, on a été contesté
“Vous devez nous demander pardon”.
Moi je jouais depuis des siècles et je devais demander pardon à un
garçon de 20 ans ? Et puis pardon de quoi ? D’avoir perdu un match joué
de façon extraordinaire ? Soit dit en passant, ce soir là, Liverpool
nous surclassa au niveau du tifo : à 3-0 pour nous, nous entendions que
les anglais et ensuite toujours plus, toujours plus. Voilà, à
l’aéroport, il y a eu des échanges virulents et on risqua même de
s’affronter.
Le second épisode ?A Montecarlo, Supercoupe 2007, les ultrà ne nous supportèrent pas ne
permirent pas que quelqu’un puisse nous supporter. Et même en
championnat durant plusieurs mois, nous jouâmes dans un climat irréel.
L’équipe souffrait cette situation et j’en parla justement à la
Gazzetta. Ce fut l’interview d’un capitaine, qui cependant ne plut pas
à certains tifosi. Une rencontre pour clarifier les choses fut organisé
avec certains d’entre eux, et je répétai ce que je dis à la Gazzetta en
expliquant que c’était pour le bien du Milan.
Les tifosi vous reprochent quelques insultesJe ne les ai jamais insulté sauf au retour d’Istambul. De toute
façon, l’épisode de dimanche a tracé une ligne encore plus nette entre
eux et moi.
Pour vous blesser, ils ont exposé la banderole de BaresiEt Franco au pot après le match et venu me demander pardon. Je ne
comprenais pas pourquoi, je n’avais pas vu la banderole. Je lui ai dit
“Franco, ne t’en fais pas : tu m’as appris à filer droit, la tête haute, sans rapports étranges”On ne peut pas oublier les 70.000 tifosi qui vous ont rendu hommageL’affection a été énorme : tout mes maillots ont été vendu. Je veux
remercier tout le monde. Emotion ? Bien sure, d’abord au début avec
Christian et Daniel prés de moi, toute la famille en tribune, les
joueurs de la Roma avec leur maillot. Les larmes me montent aux yeux, je me tourne et je vois Pirlo qui est pire que moi. Alors je dis
“Oh les gars ! ne commençons pas !”Ferez vous le match d’adieu que veut vous dédier Abete ?Non, je le remercie énormément le président fédérale qui m’a été
proche et tenait vraiment à organiser quelque chose. Même Platini m’a
écris une très jolie lettre. Tout a été merveilleux, sauf cette
contestation. Je suis fier de la manière dont me voit les gens.
Mais avec Leonardo, vous êtes vous disputés ou pas ?Voilà un incroyable équivoque, quand j’ai entendu la rumeur d’une
dispute, j’étais dans le vestiaire bras dessus bras dessous avec
Leonardo. Lors de ce moment repris par les caméras, lui m’invite a ne
pas donner d’importance à certaines choses, et moi je lui dis ce que je
pense de ces gens là. Stop.
A Firenze, vous jouerez votre dernier match. Décisif, comme vous le vouliezOui, mais on l’a voulu…Incroyable la façon dont on s ‘est compliqué la vie : à 2-2 contre la Roma,
nous étions qualifiés, mais nous ne le savions pas et nous avons
cherché la victoire. Nous n’étions pas lucides, je n’ai jamais autant
souffert la chaleur dans ma vie.
La première chose que vous ferez lundi prochain ?J’irai voir jouer Christian en Toscane qui dispute un tournoi. Après le match de Florence, je reste donc dans le coin.
Le futur ?Rien est défini. J’ai besoin de vacances.
Le 6 juin, probable jour de la reprise à Milan, un petit footing de façon involontaire ?Peut-être, mais je vais vous avouer une chose : moi en vacances, je
n’ai jamais rien fait. Vraiment rien. Au début, je mentais à mes
préparateurs, puis ensuite j’ai commencé à le dire clairement : mon
physique avait besoin d’un repos total.
source : La Gazzetta dello Sport
Par Billy - billy@calciomio.fr
Accueil Club : Milan AC
cets vraiment une honte ce groupe de supporter quelqu un qui joue dans lequipe depuis plus de 20 ans titulaire
avec tout ce qu il a donne et les titres qu il a remporté avec