Foot - L1 - 36e j. - Marseille tombe contre l'Ex Coup de tonnerre dans le ciel de la Ligue 1. Lyon est allé battre
Marseille (3-1), dimanche, grâce à un réalisme glaçant et à un doublé
de Karim Benzema en première période. L'OM, incapable de concrétiser
ses nombreuses occasions, dépend de Bordeaux désormais. Il ne s'agissait donc pas d'un passage de témoin.
Encore moins d'une passation de pouvoir. La venue du champion sortant,
Lyon, au Vélodrome, dimanche, pourrait bien avoir scellé le sort du
Championnat. Pour ne pas avoir su convertir une nette domination dans
le jeu, Marseille a offert une voie royale aux Girondins dans la lutte
qui les oppose pour le titre. Contrairement aux Bordelais, vainqueurs
au courage contre Le Mans (3-2), samedi, les joueurs d'Eric Gerets
n'ont pas su trouver les ressources mentales pour répondre au réalisme
des Rhodaniens et plus particulièrement à celui de Karim Benzema,
auteur d'un doublé. Les voilà relégués à trois longueurs à deux
journées du terme. Comme souvent cette saison, l'OM a peiné à faire la
loi à domicile. S'il n'est pas sacré en fin d'exercice, au moins
saura-t-il pourquoi. Pour l'OL, ce deuxième succès consécutif est
presque synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue
des champions. Avec quatre points d'avance sur le Paris-SG, le club
septuple champion de France dispose d'une marge de manoeuvre
considérable. Contrairement aux Phocéens, il peut se réjouir d'avoir
toujours son destin entre ses mains dans cette course à la troisième
place. Le combat que se sont livré les deux équipes n'a
pas eu grand chose à voir avec le triste match nul (0-0) de l'aller. Le
mérite en revient aux joueurs d'Eric Gerets. C'est tout le paradoxe
d'une première période qui aura vu Marseille dominer pour finalement
rentrer aux vestiaires avec un 0-2 à remonter. S'il est coutume de dire
que les grands joueurs se réveillent lors des grands rendez-vous, Karim
Benzema doit effectivement être de cette trempe-là. Sur la première
vraie incursion lyonnaise, l'international français a profité d'une
faute de Brandao sur Ederson pour ouvrir le score sur penalty (31e).
Juste avant la pause, au terme d'une contre-attaque menée par Delgado
et Toulalan, il a doublé la mise dans un silence de cathédrale (43e).
Le Vélodrome était sonné. Les trois penalties refusés coup sur coup à
Niang (50e, 52e), puis Brandao (56e), à la reprise, n'ont fait
qu'accentuer l'incompréhension. Dans une défense rhodanienne dans
laquelle ils sont souvent rentrés comme dans du beurre, il ne leur a
manqué que le réalisme. L'OM a touché deux fois le poteau (Niang 16e,
Cheyrou 45e).
L'estocade de JuninhoPourtant, à la puissance physique et l'agressivité de Makoun et autres
Toulalan, les Marseillais ont opposé la vivacité et la technique de
leurs milieux. Que ce soit Ben Arfa ou Valbuena, ils ont
systématiquement cherché à créer des décalages. Mais l'OM a tout tenté
jusqu'à finir par en manquer d'idées. Il n'y a eu que Sylvain Wiltord
pour sonner la révolte. A peine dix minutes après son entrée en jeu, il
a redonné espoir à tout un peuple en convertissant une offrande de
Niang (81e). Puis son égalisation était refusée pour un hors-jeu
évident (83e). C'est finalement Juninho qui, dans le temps additionnel,
crucifia les derniers espoirs marseillais (90e+3). Pour ce match.
Peut-être bien aussi pour le titre... -
Emery TAISNE (à Marseille)