Pohang dans l'histoire Pour la première fois en trois ans, le trophée de la Ligue des
champions de l'AFC est revenu en République de Corée. Samedi au Stade
national de Tokyo, les Pohang Steelers se sont imposés 2:1 face à
l'ogre saoudien d'Al Ittihad. Les Sud-Coréens ont mis fin à la
domination japonaise qui prévalait ces dernières années. Du même coup,
ils s'ouvrent les portes de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA du
mois prochain aux Émirats arabes unis.
Vainqueur du titre asiatique en 1997 et
1998, le quadruple champion de République de Corée n'est pas un
néophyte sur la scène internationale. Ce week-end, il s'est aménagé une
place d'exception dans la hiérarchie asiatique en devenant le premier
club à décrocher trois sacres continentaux.
Seule équipe à avoir remporté deux fois la
Ligue des champions de l'AFC depuis son lancement en 2003, Al Ittihad
aborde le match décisif avec les faveurs des pronostics. En première
période, le club de Djeddah justifie son statut en se procurant les
meilleures occasions.
Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions, mais nous ne les avons pas
capitalisées. Voilà, grosso modo, à quoi tient notre défaite
Gabriel Calderon, entraîneur d'Al Ittihad
Le début de seconde période est du même
tonneau, les Saoudiens manquant de peu l'ouverture du score à la 47e
minute lorsque la tête décroisée d'Amine Chermiti percute la
transversale. Le jeune attaquant tunisien de 21 ans va laisser passer
une autre opportunité quand, oublié par la défense, il enlève trop sa
frappe.
Trois minutes plus tard, Al Ittihad va
regretter son gaspillage lorsque les Sud-Coréens prennent l'avantage
contre le cours du jeu. Du pied droit, Byung-Jun envoie un coup franc
vicieux qui s'infiltre dans le mur saoudien et se glisse au ras du
poteau droit (1:0, 57'). Cette ouverture du score a le don de
galvaniser les Steelers, qui ne se privent pas de battre le fer quand
il est chaud. Neuf minutes plus tard. Sur un coup franc excentré à
droite, Kim Jae-Sung trouve la tête de Kim Hyung-il, qui double la mise
(2:0, 66'). Dos au mur, Al Ittihad repart à l'assaut et réduit l'écart
à 16 minutes de la fin grâce à Mohammed Noor (2:1, 74'). Mais Pohang
résiste bien au baroud rageur des Saoudiens et parvient à tenir le
score.
"L'équipe d'Al Ittihad a montré qu'elle
était très forte, qu'elle est très bien armée sur le plan technique. Ce
match a été très difficile", déclarait Sergio Farias, l'entraîneur
brésilien de Pohang, à la fin du match. "Mais nous avons su marquer sur
des coups de pied arrêtés. Leur faiblesse se situait peut-être là
aujourd'hui".
Son homologue argentin Gabriel Calderon ne
pouvait que regretter les occasions laissées en chemin par ses
protégés. "Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions, mais nous ne les
avons pas capitalisées. Voilà, grosso modo, à quoi tient notre
défaite".
La renaissance de Pohang
Le succès de Pohang vient couronner un travail de
reconstruction mené de main de maître par Farias. Club dominant de la
K-league dans les années 1980 et 1990, Pohang a connu une terrible
dégringolade au début des années 2000. Patiemment, le club a remonté la
pente pour retrouver le haut du tableau, terminant à la deuxième place
au terme de la saison 2004.
Entré en fonctions en 2005, l'ancien
entraîneur des U-20 brésiliens a permis à son club de remporter au bout
de deux ans un titre national qu'il n'avait plus décroché depuis une
quinzaine d'années. Vainqueur de la FA Cup sud-coréenne en 2008 et de
la Coupe de la Ligue il y a deux mois, le jeune technicien
sud-américain - il a 42 ans - a ensuite visé le seul trophée manquant à
sa collection.
Même si son équipe ne partait pas
favorite, elle s'est ouvert le chemin de la finale aux dépens de
clients comme les Newcastle Jets (Australie), Bunyodkor (Ouzbékistan)
et Umm Salal (Qatar).
Avec la Coupe du Monde des Clubs de la
FIFA qui se profile, Farias voit encore plus faut. "Cette victoire
prouve que le football sud-coréen évolue. J'espère que ça va encourager
les joueurs et les clubs à progresser".
Fifa.com
dommage pour Itihad et Aboucherwane