Un clásico à dimension mondiale
Rares sont les rivalités footballistiques à la portée aussi internationale que
celle qui oppose le Real Madrid et le FC Barcelone. Même quand le choc
n’a pas d’influence directe sur le scenario de la Liga, la pléiade de
stars évoluant dans les deux effectifs suffit à faire saliver toute la
planète. Tous les ingrédients sont réunis pour offrir un mets
d’exception, même s’il arrive que ces toques étoilées du ballon rond
proposent des plats sans saveur, indignes de leur standing.
Les deux colosses du football espagnol ont rendez-vous samedi à Santiago
Bernabéu. Cette rencontre de prestige vaut plus que les trois points en
jeu : elle pourrait bien s’avérer capitale dans la course au titre.
Avant le clásico, les locaux sont en tête de la Liga, mais ils ne
devancent les Blaugranas qu’à la faveur d’une meilleure différence de
buts. Le vainqueur de ce duel, si vainqueur il y a, se dégagera donc la
voie menant au sacre national, à sept journées de la fin.
Abstraction faite des points, de la course au titre et de la lutte pour le
pichichi, le match de samedi accaparera l’attention de plusieurs
sélectionneurs dans l’optique de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique
du Sud 2010.
Banc d'essai pour la Furia Roja
Premier concerné, Vicente del Bosque. Le patron de l’équipe d’Espagne devra prévoir un bloc-notes assez épais puisqu’il devra sûrement observer dix habitués de la Furia ainsi que quatre prétendants à une place.
Arrêtons-nous ici sur deux duels : Iker Casillas contre Víctor Valdés et
Xavi contre Xabi Alonso.
Avec 19 buts encaissés en 30 matches,
le Barça peut se vanter de posséder la meilleure défense de la Liga. Une
grande partie du mérite en revient à son gardien Valdés, auteur d’une
excellente campagne qui devrait lui valoir son troisième trophée Zamora,
attribué au gardien le plus hermétique du championnat. Malgré ses
solides performances, Valdés n’a jamais défendu les cages de la
sélection, où son alter ego madrilène semble indéboulonnable. "Nous
n'avons trouvé aucune raison de nous passer de Casillas ou de Reina", a
récemment déclaré le sélectionneur. Mais compte tenu des statistiques du
portier catalan, le technicien moustachu a laissé une porte entrouverte
: "Valdés a des chances d'aller à la Coupe du Monde en tant que
troisième gardien".
Le clásico constituera également pour Del
Bosque un banc d'essai très précieux pour ses options défensives. Côté
barcelonais, il observera ses deux titulaires dans l'axe, Carles Puyol
et Gerard Piqué. En face, il s'intéressera au rendement de leur
suppléant, Raúl Albiol, et de deux latéraux, Sergio Ramos et Álvaro
Arbeloa.
Dans les deux camps, la baguette de chef d'orchestre est
maniée par un international espagnol, chacun possédant sa propre
identité. Si le Catalan Xavi est plus créatif et plus offensif, le
Madrilène Xabi Alonso offre davantage de garanties à la récupération. Le
premier est un excellent tireur de coups francs, tandis que le second
est capable d'envoyer de terribles missiles longue portée. Ce match dans
le match pourrait s'avérer décisif.
Les goleadores argentins
Avec 83 et 75 buts marqués respectivement, Merengues et Culés présentent les deux meilleurs attaques de la Liga. Nous ne saurions trop conseiller à Diego Maradona de suivre la rencontre avec attention car dans chaque camp, cette impressionnante efficacité est en grande partie attribuable à
un Argentin. Avec 26 buts à son actif, Lionel Messi est actuellement le
meilleur buteur du championnat, mais il est talonné par son compatriote
Gonzalo Higuaín, auteur de 24 réalisations. Si les deux garçons ne font
pas preuve de la même efficacité sous les couleurs nationales, ils
semblent irrésistibles à l'heure actuelle : les journalistes ont épuisé
leur stock d'adjectifs pour qualifier les performances de la Pulga
tandis qu'el Pipita s'affirme de plus en plus comme l'un des chouchous
de Bernabéu.
À l'instar de son homologue argentin, le
sélectionneur brésilien Dunga a sûrement coché le rendez-vous sur son
agenda. Le champion du monde 1994 sera curieux de voir à l'œuvre deux
éléments majeurs de son équipe. Au Brésil, les performances de Kaká
préoccupent. Le milieu de terrain n'est toujours pas parvenu à enchaîner
les prestations de qualité, comme il avait l'habitude de le faire à
l'AC Milan. Pour ne rien arranger, sa pubalgie ne le laisse pas
tranquille et pourrait le contraindre au forfait. Le Président du Brésil
y est même allé de son commentaire : "Je crois que Kaká est
indispensable pour la sélection brésilienne. Il reste un grand joueur de
football, mais il traverse une passe délicate", analyse Lula.
En face, le latéral Dani Alves semble en avoir terminé avec ses pépins
physiques. Les Barcelonais ont retrouvé le sprinteur infatigable, le
centreur précis et le défenseur ardent.
Il n'est pas impossible que le match bascule sur un coup de génie de Cristiano Ronaldo, vedette
de la sélection portugaise de Carlos Queiroz. Ou que Pedro et Bojan
profitent de la présence de Del Bosque pour se mettre en valeur. Le
contexte est magnifique, l'exigence maximale. Compte tenu de
l'importance du résultat, ce match correspond en tous points à la
définition d'un choc au sommet. Il constitue ainsi le meilleur moyen
pour les sélectionneurs d'observer le rendement de leurs stars sur un
gros rendez-vous, face à des adversaires qui reproduiront fidèlement les
conditions de la Coupe du Monde de la FIFA. Vivement samedi !
FIFA.com
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As Far Forever.
