Henri Stambouli, le globe-trotter
Il est l'une de ces figures qui ont marqué la scène sportive marocaine ces dernières années. Henri Stambouli, dès 2004, s'est illustré auprès du Raja de Casablanca en remportant la coupe du Trône, avant de rejoindre les FAR avec lesquels il envisage une grande saison.
Cependant cette ambition est quelque peu compromise par les difficultés qu'il rencontre en ce moment au sein de l'équipe militaire. En effet, beaucoup de décisions sont prises concernant le staff technique, sans prendre l'avis du coach. «Ce qui se passe actuellement remet tout en question. Ce n'est jamais bon d'opérer des changements à la veille du début du championnat». Pis encore, on parle même chez les responsables d'une volonté de se séparer de Henri Stambouli. «Peut-être que c'est vrai, mais jusqu'à présent personne n'est venu me voir pour éclaircir ce point.»
En attendant de résoudre ce problème et de s'intégrer « parfaitement » dans l'équipe, quel a été le parcours de ce professionnel du sport ?
A sa naissance à Oran en 1961, les parents d'Henri Stambouli quittent l'Algérie dès 1962 lors des évènements qui vont ensanglanter ce pays. Dès le début, le jeune garçon s'est frotté au monde sportif. Sa mère, professeur de gymnastique, l'a initié à plusieurs sports comme le basket-ball, le volley-ball, l'athlétisme, qu'il pratiquait en parallèle au football. « Vous savez, je suis vice-champion de France de lancer de poids et recordman du 110 m haies chez les cadets», se rappelle t-il en souriant.
L'année 1977 est un vrai tournant dans la carrière d'Henri. Il rejoint, en effet, un club de football près de Toulouse. Et puis, les choses se sont enchaînées à vive allure à tel point que Stambouli n'en revenait pas. « La même année, j'ai rejoint le centre de formation de l'AS Monaco. Je suis passé donc au monde professionnel. » Il passe alors de nombreuses années dans la Principauté en tant que gardien de but de l'équipe locale. Ensuite, Henri Stambouli fait sa deuxième escale à Marseille. « Il fallait bien que je change de club ».
A Marseille, le jeune footballeur occupe plusieurs postes : gardien de but, responsable du centre de formation, adjoint du coach, entraîneur de l'équipe première et manager. Un parcours impressionnant d'un passionné du ballon rond. « J'ai entraîné l'OM au moment où il a été rétrogradé en deuxième division.
En 1995, on a remporté le titre de champion, mais on a été obligé de passer une nouvelle saison en deuxième division, vu la nature des sanctions». Et puis, on commence à s'intéresser à Stambouli, ce jeune entraîneur qui ne cesse de se distinguer.
C'est ainsi qu'on lui propose de prendre en charge l'équipe nationale de la Guinée. C'était en 1998. «J'ai toujours été fasciné par l'Afrique. Entraîner une équipe nationale était un nouveau challenge pour moi.» Après un an, le natif d'Oran décide de quitter le continent noir pour l'Europe. Toutefois, Stambouli affirme que cette expérience l'a beaucoup marqué.
Nouvelle destination : la Suisse. Il entraîne, en effet, le club de Sion avec lequel il remporte le titre de champion de la deuxième division. Fidèle à lui-même, Henri quitte Sion pour Sedan. Il retourne donc en France après cette expérience réussie à l'étranger.
Pour Stambouli, les voyages sont synonymes d'enrichissement et d'épanouissement. C'est pourquoi il décide, encore une fois, de plier bagage et de retourner en Afrique. Au Mali, plus précisément. Il est à la tête de cette équipe malienne, forte lors de la CAN 2004. « On a été battu par le Maroc en demi-finale. » Une défaite synonyme de séparation. Stambouli quitte le Mali et débarque au Maroc, un autre pays africain. «J'ai eu de très bons échos du Maroc et de son football, c'est pourquoi je suis venu ici.»
Actuellement Henri Stambouli semble dépassé par les événements. Va-t-il écrire une nouvelle page dans sa carrière avec les FAR ou passera-t-il simplement un moment éphémère ? A suivre …
Fatima-Ezzahra Saâdane | LE MATIN
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As Far Forever.